L'hiver, de façon inattendue, les 150 hectares du GAEC des Hounts sont verts. Vincent CONDIS, chargé des cultures nous explique qu'il n'y a pas de saison pour couvrir ou cultiver les champs destinés à produire le fourrage pour nourrir les chèvres. En effet, le sol est toujours couvert c'est-à-dire qu'il y pousse toujours des plantes. Cela permet beaucoup de choses : retenir l'eau, piéger le nitrate, éviter l'érosion, favoriser la bio-diversité. En fait, on nourrie le sol pour qu'il puisse nourrir les plantes qui nourriront à leur tour les animaux. Un cercle vertueux  en quelque sorte..

Cet hiver, certains champs sont couverts pour nourrir le sol quand d'autres sont couverts de cultures d'orge dont la plante sert de paille à litière et le grain de nourriture. Le grain une fois aplati et mélangé à du soja toasté, du foin de luzerne ou de trèfle compose la ration des chèvres de l'exploitation.

L'hiver, lorsque les jours sont ensoleillés c'est aussi le moment d'épandre le fumier pour encore une fois amender le sol et éviter les engrais chimiques, intrants que Vincent n'utilise jamais. C'est aussi l'occasion de passer l'étrille pour désherber un peu et donner toute sa place aux futures cultures.

Mais aujourd'hui l'hiver n'est plus l'hiver. Le changement climatique change les habitudes des agriculteurs qui doivent s'adapter continuellement, trouver des solutions pour par exemple éviter la propagation des maladies que le gel aide normalement à éradiquer par son action antifongique. Quand le froid n'est pas au rendez-vous, il faut redoubler d'effort et d'ingéniosité pour avoir des plantes en bonne santé. Et l'agriculteur n'étant pas devin, dur d'anticiper les actions à mener. Le choix du GAEC de créer un environnement naturel propice aux cultures, de réagir au fur et à mesure, d'expérimenter, de faire confiance à la nature est sans doute une solution d'avenir.